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Les rapports sur la croissance laissent peu de chances pour être optimiste. Selon l’office européen de statistiques Eurostat, l’Europe est entrée en période de récession.


Les dirigeants des Etats membres de l’Union européenne qui se réunissent les 22 et 23 novembre prochain au sommet extraordinaire consacré aux perspectives du budget européen pour 2014-2020, auront à résoudre un problème très complexe. Ce problème sort visiblement du cadre du sauvetage de la Grèce, du Portugal ou d’un autre pays à difficultés pris séparément. Avant d’élaborer des programmes financiers il faut déterminer les sources de la hausse et du remplissage des budgets. Ces sources, ce sont traditionnellement les économies nationales. Mais si à la place de la croissance il y a une récession qui est en vue, la planification budgétaire risque de se transformer en un paquet d’urgentes mesures anti-crise.

Il est des raisons de s’inquiéter. La situation dans la zone euro est alarmante. L’Espagne traverse déjà la période de récession importante. L’économie portugaise recule elle aussi. On observe la même chose en Autriche. Cette tendance paraît d’autant plus inquiétante qu’en Union européenne il y avait toujours peu d’Etats qui pouvaient être fiers de leurs progrès économiques, explique Nikolaï Kavechnikov, directeur du département de l’intégration politique de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie.

« En Union européenne il existe un écart entre les pays « riches » et les pays « pauvres » qui est en train de se creuser davantage. Cet écart constitue un obstacle important aux activités de l’Union européenne en tant qu’organisation. Cela concerne tant l’élaboration du mécanisme de répartition des fonds entre les « riches » et les « pauvres », tant, plus globalement, la procédure de la prise de décision ».

Mais c’est l’Allemagne qui pourra devenir le problème numéro un pour la zone euro. Joerg Kraemer, économiste en chef de Commerzbank, suppose que hausse du taux de croissance enregistrée par l’Allemagne au troisième trimestre 2012 est « son dernier bon résultat ». Selon lui, dès le trimestre en cours il y aura « probablement le recul » susceptible de provoquer un « effondrement du climat des affaires ». Et la France va suivre, affirme Joost Beaumont de chez ABN Amro. C’est l’agence Reuters qui cite ces deux experts.

Pour l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a récemment fait une visite à Moscou, remédier à des problèmes, avant tout des pays les plus faibles, permettra de sortir de la crise.

« Je suis optimiste en ce qui concerne l’avenir et les hommes politiques européens pourront aussi l’être. Je ne suis pas parmi ceux qui sèment la panique. Je suis convaincu qu’on pourra s’en sortir avec l’aide des institutions européennes telles que la Banque centrale européenne, tout en préservant l’intégrité de la zone euro. Cela concerne notamment la Grèce ».

Espérons que les dirigeants européens ne resteront pas sourds au message de M. Schröder. Ils ont d’ailleurs l’occasion de faire preuve de cohérence et de leur capacité de prendre des décisions de caractère systémique dès le sommet prochain. Le risque est pourtant grand que, cette fois encore, tout se terminera par des agissements désordonnés dans une tentative désespérée d’éteindre le feu…

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