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Isabel Schäfer : « Le secteur des énergies renouvelables pourrait créer entre 7000 et 20.000 emplois en Tunisie »

Tunis | La chercheuse allemande en Sciences politiques à l’université de Berlin, Isabel Schäfer, a réalisé une étude sur le thème « Energies propres et chômage des jeunes dans le Maghreb ». Selon celle-ci, le secteur des énergies renouvelables pourrait apporter entre 7000 et 20.000 emplois à la Tunisie d’ici 2030.

Isabel Schäfer était l’invitée, ce mardi 27 janvier de la Banque africaine de développement, qui vient de démarrer une série de notes politiques sur l’Afrique du Nord. Elle a présenté une étude, basée sur des interviews d’experts, des documentations du ministère de l’Environnement tunisien ou encore les travaux de plusieurs organisations internationales (le programme des Nations Unies pour l’environnement, l’Organisation de coopération et de développement économique, l’Organisation Internationale du travail, la société allemande pour la coopération internationale).

Les énergies renouvelables peuvent créer de l’emploi en Tunisie. C’est un secteur intéressant pour le pays. Il pourrait créer entre 7000 et 20.000 emplois d’ici 2030. Des emplois directs mais aussi indirects, à moyen-terme et à long-terme. De manière générale, ce sont des emplois durables.

D’abord, elle note dans son étude que « le Maghreb a un des plus importants potentiels en termes d’énergie solaire au monde ». Si on prend l’exemple de la Tunisie, du nord au sud, le pays compte 2700 à 3600 heures d’ensoleillement par an, rappelle l’ambassade de France. Contre moins de 1800 heures à Paris en comparaison.

De plus, le secteur des énergies renouvelables offre une variété importante de nouveaux emplois et formation. Quelques exemples sont donnés dans son étude, qui touchent à des domaines tels que le commerce, la recherche, la mécanique : installation de panneaux photovoltaïques, maintenance de panneaux solaires, manager de projets d’énergies renouvelables, chercheur et scientifique en énergies renouvelables.

Le problème : la Tunisie dépend énergétiquement des importations de gaz et de pétrole. Par exemple, en 2013, ce même rapport du ministère de l’Industrie établissait que 60% des produits pétroliers sont assurés par l’importation et 47% des besoins en gaz naturel par l’importation du gaz algérien.

En plus de fournir de l’emploi, Isabel Schäfer fait alors remarquer que les énergies renouvelables seraient un moyen pour les pays du Maghreb d’être « indépendants ». Par la suite, elles pourraient même être fournies aux marchés européens et africains.

D’un autre côté, la chercheuse note que des obstacles empêchent un développement plus important de ces énergies renouvelables au Maghreb. Elle cite le « manque d’investissements », « la domination des industries de pétrole et de gaz » ou encore « le manque de volonté et de motivation ».

Néanmoins, des projets et partenariats sont en cours. La Tunisie a initié un plan solaire tunisien, aussi appelé PST, dans le cadre du plan solaire méditerranéen. Il prévoit d’ici 2016, une production électrique d’origine éolienne et solaire de 1000 mégawatts, et d’ici 2030, de 4700 mégawatt. Contre 218 mégawatts atteints en 2012, selon l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie.

Enfin, depuis janvier 2013, le ministère de l’Industrie a entamé une coopération tuniso-allemande dans le domaine des énergies renouvelables. Le chef du gouvernement Mehdi Jomaa avait reçu une délégation parlementaire allemande en janvier dernier à ce propos et réaffirmé :

Les énergies renouvelables constitueront un axe privilégié du développement de la Tunisie et de la coopération avec l’Allemagne.

Mais tout est encore à faire, dans un pays où ces énergies vertes ne représentent encore que 1% de la production d’énergie, d’après l’étude d’Isabel Schäfer.

Isabel Schäfer. Crédit : www.heymat.hu-berlin.de

Isabel Schäfer. Crédit : www.heymat.hu-berlin.de

Tag(s) : #Energie
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