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"Riches et grossiers", les refugiés libyens stigmatisés en Tunisie

"En tant que réfugié, je m’attendais à plus d’empathie"

Avant, la location d’appartements dans le quartier où je me trouve coûtait environ 50 Dinars (environ 22 Euro) par jour. Mais actuellement je loue mon appartement - avec un ami - à 100 dinars (environ 44 euros). Beaucoup de Tunisiens pensent que nous sommes riches parce que nous venons de Libye, et ils en profitent pour augmenter les prix. C’est de la discrimination. En tant que réfugiés d’un pays voisin, on s’attendait à plus d’empathie. Déjà pour trouver un appartement, c’était le parcours du combattant. Quand je suis arrivé en juillet, j’ai essayé de louer un logement avec mon ami, mais nous avons essuyé plusieurs refus. Les propriétaires nous disaient : "Vous allez boire de l’alcool et ramener des prostituées". On m’a pris pour un voyou alors que je ne fume même pas de cigarettes.

Nous sommes restés longtemps à l’hôtel avant de pouvoir trouver un appartement. Les familles sont en revanche mieux perçues et arrivent généralement à obtenir un logement plus facilement. Personnellement, j’arrive à vivre grâce à mes parents qui m’envoient de l’argent de Tripoli. J’étais étudiant à la faculté d’architecture de Tripoli. Je suis venu en Tunisie car les autres pays voisins, comme l’Égypte et l’Algérie réclament un visa qui est souvent difficile à obtenir. Je voulais m’inscrire en faculté de journalisme à Tunis, mais je suis arrivé en retard pour les inscriptions.

Un de mes amis se trouve dans une situation bien pire. En tant que Libyen, il n’a pas le droit d’inscrire ses trois enfants à l’école publique et il est dans l’embarras parce que les écoles privées, qui veulent bien accepter ses enfants, pratiquent des prix trop élevés pour lui, [L’ambassade de Libye en Tunisie a ouvert des écoles libyennes en Tunisie mais leur nombre est très limité, NDLR].

"En général, les Libyens aisés ne restent pas longtemps en Tunisie"

Mariam s’est battue aux côtés de rebelles lors de la révolution libyenne. Elle se dit aujourd’hui menacée par des milices islamistes de Misrata.

Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Tous les Libyens ne roulent pas sur l’or et ne sont pas des fauteurs de troubles. Même si c’est l’image qu’ont souvent les gens de nous ici. En général, les Libyens aisés ne restent pas longtemps en Tunisie et cherchent à obtenir des visas pour aller en Europe, surtout ceux qui sont impliqués dans les conflits entre milices et qui craignent pour leur vie.

Personnellement, j’habite dans un studio avec mes trois enfants que je loue 50 dinars (environ 22 euros) la journée. Et je vis dans la crainte que les policiers débarquent pour m’en chasser. Je loue mon appartement illégalement, cela permet au propriétaire de ne pas payer de taxes [depuis l’incident de la défenestration de 2013, la police oblige tout propriétaire qui loue à un étranger d’en faire une déclaration à la police, NDLR].

"Je vis dans la crainte que les policiers me chassent de mon appartement"

"En tant que réfugié, je m’attendais à plus d’empathie"

Les Libyens aisés sont par ailleurs accusés d’être à l’origine de la flambée des prix du secteur immobilier. Mais pour Malek Elkabir, un jeune étudiant originaire de Tripoli, actuellement installé à Tunis, ce sont les propriétaires qui exigent des loyers plus élevés aux Libyens, parce qu’ils sont convaincus qu’ils sont riches.

Avant, la location d’appartements dans le quartier où je me trouve coûtait environ 50 Dinars (environ 22 Euro) par jour. Mais actuellement je loue mon appartement - avec un ami - à 100 dinars (environ 44 euros). Beaucoup de Tunisiens pensent que nous sommes riches parce que nous venons de Libye, et ils en profitent pour augmenter les prix. C’est de la discrimination. En tant que réfugiés d’un pays voisin, on s’attendait à plus d’empathie. Déjà pour trouver un appartement, c’était le parcours du combattant. Quand je suis arrivé en juillet, j’ai essayé de louer un logement avec mon ami, mais nous avons essuyé plusieurs refus. Les propriétaires nous disaient : "Vous allez boire de l’alcool et ramener des prostituées". On m’a pris pour un voyou alors que je ne fume même pas de cigarettes.

Nous sommes restés longtemps à l’hôtel avant de pouvoir trouver un appartement. Les familles sont en revanche mieux perçues et arrivent généralement à obtenir un logement plus facilement. Personnellement, j’arrive à vivre grâce à mes parents qui m’envoient de l’argent de Tripoli. J’étais étudiant à la faculté d’architecture de Tripoli. Je suis venu en Tunisie car les autres pays voisins, comme l’Égypte et l’Algérie réclament un visa qui est souvent difficile à obtenir. Je voulais m’inscrire en faculté de journalisme à Tunis, mais je suis arrivé en retard pour les inscriptions.

Un de mes amis se trouve dans une situation bien pire. En tant que Libyen, il n’a pas le droit d’inscrire ses trois enfants à l’école publique et il est dans l’embarras parce que les écoles privées, qui veulent bien accepter ses enfants, pratiquent des prix trop élevés pour lui, [L’ambassade de Libye en Tunisie a ouvert des écoles libyennes en Tunisie mais leur nombre est très limité, NDLR].

"En général, les Libyens aisés ne restent pas longtemps en Tunisie"

Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Tous les Libyens ne roulent pas sur l’or et ne sont pas des fauteurs de troubles. Même si c’est l’image qu’ont souvent les gens de nous ici. En général, les Libyens aisés ne restent pas longtemps en Tunisie et cherchent à obtenir des visas pour aller en Europe, surtout ceux qui sont impliqués dans les conflits entre milices et qui craignent pour leur vie.

Personnellement, j’habite dans un studio avec mes trois enfants que je loue 50 dinars (environ 22 euros) la journée. Et je vis dans la crainte que les policiers débarquent pour m’en chasser. Je loue mon appartement illégalement, cela permet au propriétaire de ne pas payer de taxes [depuis l’incident de la défenestration de 2013, la police oblige tout propriétaire qui loue à un étranger d’en faire une déclaration à la police, NDLR].

"Je vis dans la crainte que les policiers me chassent de mon appartement"

"Riches et grossiers", les refugiés libyens stigmatisés en Tunisie
Tag(s) : #Économie
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